Le dernier gardien d'Ellis Island, Gaëlle Josse
New York, 3 novembre 1954. Dans quelques jours, le centre d’immigration d’Ellis Island va fermer. John Mitchell, son directeur, reste seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent: Liz, l’épouse aimée, et Nella, l’immigrante sarde porteuse d’un très étrange passé. Un moment de vérité où il fait l’expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d’évènements tragiques. Même s’il sait que l’homme n’est pas maître de son destin, il tente d’en saisir le sens jusqu’au vertige.
Photos de Lewis Hine, extraite de la série prise à Ellis Island en 1905
"Qu’emporte –t-il dans l’exil? Si peu, et tant d’essentiel. Le souvenir de quelques musiques, le goût de certaines nourritures, des façons de prier ou de saluer ses voisins. Parfois un accordéon ou une guitare se joignait au piano, on entendait jouer tard dans la nuit, comme si les immigrants parvenaient à faire ressurgir, dans ces moments-là, pour quelques heures fugitives, des fragments de leurs terres natales."
Un très beau roman.
Gaëlle Josse nous avait déjà régalés de ses précédents livres, en particulier Les heures silencieuses, à lire absolument.